La chasse au Snark



Auteur: Lewis Carroll
Éditeur: Seghers
Collection: -
Parution: 2012
Pages: 96


Chef-d'oeuvre du nonsens, La chasse au Snark embarque le lecteur dans les aventures merveilleusement inventives d'un curieux équipage en quête d'une créature insaisissable, moitié requin, moitié escargot. 

Mon avis

« Ils le traquèrent avec des gobelets,
 Ils le traquèrent avec soin.
 Ils le poursuivirent avec des fourches et de l'espoir.
 Ils menacèrent sa vie avec une action de chemin de fer.
 Ils le charmèrent avec des sourires et du savon. »


           Maître du récit fantastique, Lewis Carroll atteint, selon moi, un niveau de perfection inégalé avec La chasse au Snark. Écrit en 1876, soit onze ans après la parution de Les aventures d’Alice au pays des merveilles, l’œuvre est probablement l’aboutissement d’un long travail pour atteindre une maîtrise parfaite du «non-sens». Plus aboutit que les Aventures d’Alice au pays des merveilles et De l’autre côté du miroir, La chasse au Snark est un récit fantastique d’aventure des plus étranges. Toujours dans l’univers d’Alice, un équipage farfelu et impossible part à la recherche d’une mystérieuse créature, le Snark. Cette créature mystique, à mi-chemin entre un escargot (snail) et un requin (shark), désignée par ce mot valise anglais, n’a jamais été aperçut par quiconque. Tout au long du récit, le mystère persiste pour le lecteur. Quelle est cette créature ? L’équipage réussira-t-il à la capturer ? La quête sera difficile, on le comprend rapidement, puisque le capitaine donne des ordres contradictoires, le castor fait de la dentelle, le boucher ne tue que les castors et finalement l’équipage n’a que pour seul outil une carte du monde vierge. Voilà dans quelle situation peu probable et cocasse se trouve les protagonistes. Lewis Carroll joue encore ici merveilleusement avec les mots et nous fait profiter de ses habiles allusions aux mathématiques. Cette liaison improbable entre littérature et problèmes mathématique peut surprendre et sembler complexe, mais une fois de plus, l’auteur nous en met plein la vue.



            Cela me fait penser à un roman que j’ai lu dernièrement, Charlie+charlotte de  Shannon Lee Alexander, qui est la seule, à ma connaissance, à faire un lien étroit entre littérature et mathématique à la manière de Carroll. Peut-être s’en est-elle inspirée? Bel exemple qui démontre l’intérêt inters disciplinaires pour renouveler l’intérêt de la lecture!



            Bref… Je vous recommande évidemment la version de la Chasse au Snark  fabuleusement illustrée par Mahendra Singh, qui a un trait de crayon aussi complexe que le style littéraire de Carroll. Tous deux s’agencent et se complètent à merveille ! Encore un bel exemple de multidisciplinarité. Ne vous méprenez pas, le but de cet article n’est pas de faire l’apologie de la pluridisciplinarité des regards spécialisés! Mais encore ici, récit et image s’accordent si bien que l’illustration ne sert pas que de support, mais enrichit encore plus l’expérience du non-sens en appuyant sur les éléments les plus fous. Enfin, si vous désirez découvrir cet œuvre, n’hésitez surtout pas de vous procurer cette version. Je n’ai pas trouvé encore de représentation plus juste du monde que Carroll semblait vouloir créer.



Encore une fois, La chasse au Snark est à lire, si vous aimez les jeux de mots, la complexité que peu offrir la littéraire à multiple sens, et bien sûr le non-sens! Coup de coeur!


Commentaires

  1. Bonjour Isabelle
    J'ai lue un de tes livres coup de coeur déc 2016 C'est les filles au chocolat de Cathy Cassidy. Ce livre comme tu le dis si bien sur ton blog, assemble les émotions, gourmandises, drames,joies et le sentiment de liberté et de gaieté. Jai hâte de lire les autres tomes Merci pour cette suggestion
    À la prochaine

    RépondreEffacer

Publier un commentaire

Messages les plus consultés de ce blogue

Une littérature. Une aventure!

Misère et dialogue des Bêtes de Jean-Marc Desgent

Check-point