La littérature et les pièces de théâtre!
Lire un livre, c’est faire voyager votre esprit, sans le moindre effort,
assis confortablement dans votre salon, en sirotant un café ou un thé bien
chaud. Si l’expérience est très certainement agréable, elle n’en est pas moins habituelle.
J’ai donc pensé vous faire voyager hors de vos contrées québécoises enneigées pour
commencer l’année et vous faire découvrir, si ce n’est déjà fait bien sûr, une tout
autre façon de vivre la littérature. Aujourd’hui, la littérature peut se vivre
par différents moyens alternatifs, notamment par les CD audio, les
adaptations cinématographiques, les discutions des clubs de lectures et
les blogues, qui ne sont pas à négliger. Mais selon moi, la meilleure façon est
d’assister à une pièce de théâtre. Et quelle belle façon que de découvrir un
ouvrage célèbre dans une salle théâtrale ! Pourquoi pas celle du Mogador, située
dans la très célèbre Ville Lumière, Paris.
Je vous ramène à l’été 2014, à Paris, lorsque je me suis rendue pour la
première fois en France. Quel beau voyage, qui s’est délicieusement terminé à
Paris, cette ville adorée de Victor Hugo, pour y découvrir les très nombreux
musées, la tour Eiffel, la célèbre cathédral Notre-Dame de Paris, Montmartre,
les tuileries et les Champs-Élysées, un macaron ou une chocolatine en main !
Quelle ne fut pas ma joie de marcher en ce lieu gorgé d’histoire, où mes pas
vagabondaient sur ceux de Victor Hugo, Robespierre, Napoléon Bonaparte et bien
d’autres. La Salle de spectacle du Mogador, fondée en 1913, était un
rendez-vous à ne pas manquer, qui complétait tout à fait ce voyage, pour
savourer, confortablement installée dans les majestueux bancs rouges, le
musical de ♪ La belle et la bête de
Broadway ♪.
Un peu d’histoire
Tout d’abord, La belle et la bête
est un conte très ancien, qui a été plusieurs fois repris et adapté sous
différentes formes. La version la plus ancienne cependant serait celle
d’Apulée, le très célèbre écrivain, orateur et philosophe, sous l’Empire
romain, dans l’épisode Amour et psyché
de son roman latin Métamorphoses (connu
ici au Québec sous le titre de l’Âne d’or). Il faudra attendre Francesco
Straporala, écrivain Italien de la renaissance, avec Le roi Porc dans Les nuits
facétieuses, pour une première version inspirée du folklore italien.
Cependant, nous devons à Gabrielle-Suzane de Villeneuve, romancière française,
le conte que nous connaissons si bien parut en 1740 sous le titre La jeune Américaine et les contes marins.
Malheureusement, son recueil n’a pas eu beaucoup de succès et ne connut la
célébrité lorsqu’il a été repris en 1756 dans une version très abrégée sous le
titre de La belle et la bête par Jean
Marie Leprince de Beaumont dans son Magasin
des enfants. Vous pouvez cependant encore vous procurer la version de
Madame de Villeneuve, car il a été quelques fois réédité, mais attendez-vous à
devoir débourser une petite somme pour cet ouvrage de collection. C’est en 1991
que Disney l’a adapté au cinéma et achevé au passage sa démocratisation.
Aussi, certains avancent que le conte de Villeneuve a été inspiré d’une
histoire vraie. Effectivement, elle serait l’histoire de Pedro Gonzales, née en
1537 dans les îles Canaries, connues pour être le premier cas recensé
d’hypertrichose. Cette rarissime maladie se caractérise par un développement anormal du système pileux.
Pedros a été donné à l’âge de 10 ans au roi Henry II de France en raison de sa
maladie alors que ce dernier souhaitait s’enrichir grâce au jeune garçon devenu
attraction. Le sort a ainsi voulu que Pedros reçoive une excellente éducation
et devienne malgré tout le plus fréquenté des lettrés de Paris. Il se marie un
peu avant 1589 à Catherine Raffelin avec qui il aura 7 enfants. C’est son
mariage qui aurait inspiré le conte de la Belle et la bête. Romantique
non ?
Le musical✫
Le musical est l’adaptation de la version de Disney que l’on connaît tous,
avec bien sûr toutes les musiques qu’on aime tant pour notre plus grand bonheur.
D’abord, nous attendons avec impatience dans l’entrée en faisant la file comme
tant d’autres spectateurs, excités comme de vrais enfants, en admirant l’image
thème de la pièce. Entrant dans la sale immense qui se déploie sur trois
étages, nous sommes accueillis par le rouge royal des bancs et tapis sur fond
doré des décorations architecturales. Le magnifique rideau de velours bleu,
ornementé de dorures avec la très célèbre rose rouge, nous place dans une
ambiance magique. Nous attendons fébrilement que le rideau se lève…
L’adaptation est tout simplement magnifique ! Les décors où se déroule
l’action sont beaux et convaincants ; le petit village de Belle avec sa place
et la maison de l’inventeur, la taverne de Gaston et ses trophées, son bar et
son gros fauteuil, la forêt dans le brouillard grâce à un habile jeu de fumé,
et les nombreuses pièces du château rendues par un jeu de décors mobiles ;
nous transportent dans nos rêves d’enfant. Le hall d’entrée, la chambre de Belle,
et la bibliothèque sont tous des lieux que nous découvrons avec plaisir dans la
pièce. Les costumes, tout simplement sublimes et enchanteurs, sont naturellement
l’une des nombreuses forces du spectacle. Ceux des personnages humains, tels
que Belle, Gaston et les villageois, reflètent bien le monde rural français du
18e siècle. Mais le génie des costumes se retrouve sans aucun doute dans
ceux des objets enchantés. Ils ne se contentent pas d’être magnifiques et
enchanteurs, mais ils évoluent pour signifier le temps passé ! Aussi, nul ne
pourrait critiquer le jeu d’acteur qui est tout bonnement excellent. La mise en
scène et les chorégraphies sont assez fidèles à Walt Disney et nous donnent des
frissons à coups sûrs.
L’adaptation de Broadway est exquise et vaut le détour. Où
que vous ayez la chance de la croiser, elle promet de vous faire ressortir
heureux, avec de belles musiques et images en tête. Les enfants, garçons et
filles, vont adorer, comme les parents un tant soit peu rêveurs !
La littérature peut se vivre
autrement, nous ne sommes pas obligés d’être confinés au seul support qu’est le
livre. Malheureusement, ou pas selon le goût, je trouve que plus souvent
qu’autrement ce sont les classiques, vus et revus, qui sont adaptés au théâtre.
Ne serait-il pas intéressant d’explorer plus encore la littérature
contemporaine ? Je rêve secrètement à peine d’une adaptation de L’apprenti épouvanteur par exemple !
Bonjour Isabelle
RépondreEffacerUne pièce de théâtre pourrais être une autre façon d'évasion comme la lecture ou regarder la télévision. Je ne suis pas familière au théâtre. Par contre j ai vue deux pièces de théâtre québécoise à la télévision de l émission 'Les beaux dimanches",il y a très très longtemps de Marcel Dube.La première était "Zone' et la deuxième s'était "un simple soldat",deux pièces inoubliables de mon enfance.
À LA PROCHAINE
Découverte fort intéressante ! En fouillant sur l’auteur, j’ai appris que ce sont deux de ses cinq oeuvres principales, qui l’ont notamment fait connaître. Très engagées, ses créations sont apparemment axées sur l’analyse de la société et la critique sociale de l’époque ; une période de grande noirceur culturelle et politique. Zone, évoque notamment les inégalités sociales de l’époque semble-t-il et Un simple soldat démontrerait le chemin sinueux emprunté par la société québécoise pour la Révolution tranquille. Il a d’ailleurs reçu plusieurs prix de distinction durant sa carrière. Plusieurs recueils de ses pièces sont toujours disponibles, notamment aux éditions LEMÉAC. À découvrir si cette période vous intéresse !
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