Joseph Delaney




« Je commis beaucoup d'erreurs pendant mon apprentissage. Ne pas dire l'entière vérité à l'Épouvanteur fut la deuxième. La première, et de loin la plus grave, avait été de faire cette promesse à Alice.»

Joseph Delaney est l’auteur qui a le plus marqué mon adolescence, à égalité avec J.K. Rowling, avec sa fabuleuse série de L’Épouvanteur, connu par certain sous le titre de La pierre des Ward. Chaque soir, lorsque j’arrivais de l’école le soir, avant même de commencer mes devoirs, j’aimais me réfugier dans le monde de ses livres pour souffler tranquillement. C’était mon rituel ! Ce n’était évidemment pas toujours avec cette série, mais je pouvais la lire et la relire des centaines de fois sans m’en lasser. J’ai découvert ce chef d’oeuvre lorsque j’avais 16 ans, en allant courir les magasins au Zellers à l’époque où ils avaient encore pignion sur rue ici. Je voulais faire des courses avant de me rendre à une soirée à laquelle j’étais invitée, mais le sort m’a fait croiser un comptoir de livres en réduction. Sûrement des produits abîmés ou qu’ils n’allaient plus tenir en magasin. Bref, je jetai un coup d’œil rapide au cas où j’y verrais quelque chose qui me plairait. Quelle chance ! Avec sa couverture rouge vin texturée et son titre accrocheur, La malédiction de l’Épouvanteur m’a tout de suite intriguée ! Je l’ai prise et j’ai lu la quatrième de couverture : Attention ! Histoire à ne pas lire la nuit… Quoi dire de plus, elle venait de m’accrocher. Je voulais découvrir l’histoire qui se cachait à l’intérieur. J’étais convaincue, ce livre ne pouvait me décevoir. Oubliant ce pour quoi j’étais venue au départ, je me suis dirigée vers le comptoir payant et ensuite vers la maison à pieds. Il faisait encore jour et j’avais tout le loisir de savourer une lecture en chemin. J’ai marché pendant presque une heure le nez dans mon bouquin. Lorsque j’eu atteint la maison, c’était décidé, je n’irais pas à ma soirée. Je préférais davantage m’installer dans mon fauteuil poilu vert pomme et lire, lire et lire. Mes copines n’avaient pas été enchantées par le lapin que je leur avais posé. Mais que voulez-vous, un rendez-vous avec Joseph Delaney est un rendez-vous à ne pas manquer. Au début, je dois l’admettre, je n’avais pas compris que c’était le deuxième tome d’une longue série. Je suivais des personnages que je ne connaissais pas. J’ignorais la raison pour laquelle ils étaient ensemble, mais une chose était sûre, ils m’avaient déjà séduite. Une fois terminée, j’ai sauté à la librairie pour me procurer le premier tome. C’était le début d’une merveilleuse aventure. Elle se poursuit d’ailleurs encore aujourd’hui, et chaque année à sa date de sortie c’est un grand évènement. À mon plus grand regret, cette histoire s’achèvera sous peu, mais quelle découverte ! C'est donc la raison pour laquelle j’ai choisi Joseph Delaney pour ce premier billet d’auteurs à découvrir. Il a considérablement marqué ma vie littéraire, et a une section toute particulière dans ma bibliothèque comme dans mon cœur de lectrice, et je voulais qu’il ait une place importante dans ce blogue. Sur ce, bonne découverte !



Pour ceux qui ne la connaissent pas encore, l’Épouvanteur est une série en 13 volumes, dont le dernier tome n’est toujours pas sorti en français, et deux hors série. Best seller, elle s’est vendue à plus de 3 millions d’exemplaires et a fait la renommé de son auteur. On y raconte l’histoire de Thomas Jason Ward, l’apprenti Épouvanteur de l’Épouventeur du comté, John Gregory. Tom est le septième fils d’un septième fils, ce qui lui procure certaines capacités contre l’obscure et c’est pourquoi ses parents ont fait appel à Gregory pour le former. Très vite, il se lie d’amitié avec la très contradictoire Alice Deane, une petite sorcière élevée par une pernicieuse suite à la mort de ses parents, qui danse entre la frontière du bien et du mal. Évidement, Gregory n’approuve pas leur amitié et cela complique cruellement la relation entre l’Épouvanteur et son apprenti, ainsi qu’entre Alice et Tom. Féministe et rebelle, Alice est sans conteste mon personnage préféré, suivi de Grimalkin. Cette série est captivante et intrigante, et dépeint un lourd combat contre l’obscure. Elle a récemment été adaptée au cinéma, mais quel gâchis! Une chance que les producteurs ont spécifié ne s’être qu’inspirés des romans 1 et 2, car il n’y a presque aucune ressemblance avec les livres. Quoi qu'il en soit, ce billet n’a pas pour but de résumer la série de l’Épouvanteur, ni de critiquer sa catastrophique adaptation cinématographique, mais de présenter ce très talentueux auteur.



Jospeh Delaney est un enseignant britannique à la retraite, spécialiste en littérature vampirique, il habite le Lancashire, une région qui regorge de mythes et de légendes. Il s’est d’ailleurs beaucoup inspiré de cette ambiance mystique pour construire l’univers que j’ai tant apprécié. L’une des légendes qui l’entouraient l’ayant particulièrement marquée racontait qu’un prêtre combattait des lutins farceurs hantant l’église du village. Aussi, il a même mentionné lors d’une entrevue qu’il faisait souvent le même rêve que son frère, ce qui le marquera à vie et inspira ses romans. Doté d’une imagination sans limite, il a d’abord publié un premier livre resté inédit en version originale sous le pseudonyme de J.K. Haderack : Mercer's Whore. S’il ciblait à l’origine un public adulte, il s’est par la suite recentré sur une cible plus jeune avant pour finalement connaître le succès avec L’Épouvanteur. L’auteur doit aimer garder sa vie privée, privée, car il demeure encore difficile aujourd’hui de trouver beaucoup plus d’informations à son sujet.



Quoi qu’il en soit, Delaney sait nous faire vivre une aventure comme personne, à la limite d’un Harry Potter et d’un Chaire de poule, du moins avec la série de l’Épouvanteur. Il développe des personnages très complexes qui ont beaucoup de relief auxquels on s’attache, même les personnages secondaires. Il peint un univers riche, complexe et rythmé, mais oh combien accessible! Tous les romans que j’ai eu l’occasion de lire à présent ont été savoureux. Si vous ne l’avez pas encore découvert et que vous aimez le style fantastique, que vous soyez adultes ou plus jeunes, je vous recommande sans réserve d’explorer sa riche bibliographie qui mérite de s’y attarder! Sur ce, je vous souhaite à toutes et à tous de bonnes lectures!





Voici sa bibliographie :

(certains de ses écrits n’ont pas été traduits en français) 





Série de l’épouvanteur :

Jospeh Delaney, L'Apprenti épouvanteur, Bayard jeunesse, Paris, 2005, 276 pages.

Jospeh Delaney, La Malédiction de l'épouvanteur, Bayard jeunesse, Paris, 2006, 362 pages.

Jospeh Delaney, Le Secret de l'épouvanteur, Bayard jeunesse, Paris, 2007, 372 pages.

Jospeh Delaney, Le Combat de l'épouvanteur, Bayard jeunesse, Paris, 2008, 407 pages.

Jospeh Delaney, L'Erreur de l'épouvanteur, Bayard jeunesse, Paris, 2009, 394 pages.

Jospeh Delaney, Le Sacrifice de l'épouvanteur, Bayard jeunesse, Paris, 2011, 323 pages.

Jospeh Delaney, Le Cauchemar de l'épouvanteur, Bayard jeunesse, Paris, 2011, 350 pages.

Jospeh Delaney, Le Destin de l'épouvanteur, Bayard jeunesse, Paris, 2012, 318 pages.

Jospeh Delaney, Grimalkin et l'épouvanteur, Bayard jeunesse, Paris, 2013, 316 pages.

Jospeh Delaney, Le Sang de l'épouvanteur, Bayard jeunesse, Paris, 2014, 319 pages.

Jospeh Delaney, Le Pacte de Sliter, Bayard jeunesse, Paris, 2015, 304 pages.

Jospeh Delaney, Alice et l'épouvanteur, Bayard jeunesse, Paris, 2016, 326 pages.

Jospeh Delaney, La revanche de l’épouvanteur, Bayard jeunesse, Paris, à paraître.

Hors série

Jospeh Delaney, Les Sorcières de l'épouvanteur, Bayard jeunesse, Paris, 2011, 217 pages.

Jospeh Delaney, Le Bestiaire de l'épouvanteur, Bayard jeunesse, Paris, 2013, 339 pages.


Série The Starblade Chronicles
Jospeh Delaney, A New Darkness, Greenwillow books, 2014, 352 pages. 

Jospeh Delaney, The Dark Army, Greenwillow books, 2016, 416 pages.


Série d’Aréna 13

Joseph Delaney, Arena 13, Bayard jeunesse, Paris, 2015, 390 pages.


Joseph Delaney, La Proie, Bayard jeunesse, Paris, À paraître le 30 novembre 2016.



Roman indépendant
J.K. Haderack, Mercer's Whore, Ripping Publishing, 1997, 400 pages.

Joseph Delaney, Le Cachot de la sorcière, Bayard jeunesse, Paris, 2014, 105 pages.

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