Another, tome 1: Celle qui n’existait pas
Auteur : Yukito Ayatsuji
Éditeur : Pika Édition
Parution : Avril 2016
pages:41
Collège de
Yomiyama-Nord, 1972. Lorsque Misaki, élève de 3e-3, trouve la mort,
les autres élèves de la classe refusent de l'accepter, et font « comme si
Misaki était toujours en vie ». Tant et si bien que leur camarade apparaît,
pâle mais avec le sourire, sur la photo de classe de fin d'année! Depuis, la «
classe maudite » est le théâtre d'accidents en série, terrifiant élèves aussi
bien que professeurs. Et si la 3e-3 était devenue l'antichambre de
la mort...?
Mon avis
La couverture du livre m’a tellement plus que je n’ai
pas résisté à la tentation de l’acquérir. La quatrième de couverture m'a plus
encore davantage! Ce livre m’appelait, il était pour moi! L’esthétisme de sa
couverture lugubre et son ambiance sinistre me rappelaient ce jeu de survival
horror japonnais de PS2 que j’ai beaucoup aimé dans mon adolescence (Fatal Frame).
En fait, j’adore la thématique du Japon horrifique, avec ses villages
abandonnés et ses lieux maudits. Cet environnement arrive à merveille à me
faire frissonner. Bref, aussitôt arrivée chez moi, j’ai mis de côté mes
lectures en cours pour me plonger dans celle-ci, même si j’aime habituellement
attendre le mois d’octobre pour les romans du genre. Tant pis, j’ai décidé de m’y
plonger!
Another est une lecture relativement légère et assez
dynamique, du genre témoignage. Le personnage principal nous y raconte avec
rythme les événements dont il a été le témoin au collège de Yomiyama, une
petite ville de campagne japonaise, vraisemblablement située dans le centre-sud
de l’archipel (cette ville est fictive, tout droit sortit de l’imagination de
l’auteur!). Il ne m’a fallu que quelques pages pour mordre à l’histoire
de Yukito Ayatsuji, bien que, je dois l'admettre, l’introduction ne
m’a pas spécialement plu. Cette dernière se révèle être un dialogue entre des étudiants qu’on
ne connaît pas et qui, si elle place l’ambiance, m’a semblé manquer de mordant
afin de bien intriguer le lecteur. En conséquence, j'ai dû patienter jusqu'à la fin du premier chapitre pour être bien accrochée. Mais à partir de là, impossible de reposer le livre!
C’est l’histoire d’un jeune homme de quinze ans qui
intègre un nouveau lycée. Il a du quitter Tokyo pour aller s’installer chez ses
grands-parents en attendant le retour de son père parti à l'étranger pour des campagnes de terrain en
Inde. Le jeune homme découvre un village ancré dans les superstitions et un
collège enveloppé d’une aura de mystère où il faut se plier à des us et
coutumes quasiment surnaturels. Chanceux comme il l’est, il se trouve assigné à
la classe de 3e-3, celle qu’on dit justement maudite. Bref, une
rentrée on ne peu plus banale!
L’auteur réussit haut la main à peindre rapidement une
ambiance oppressante et parfois même stressante. C’est d’ailleurs une des
forces du récit. Il ajoute aussi une petite note de mystère qui incite le
lecteur à poursuivre sa lecture. Là où il aurait été facile de tomber dans le
piège du déjà vu, l’auteur déroge du «cliché» pour nous amener vers une chute quelque
peu inattendue et surprenante. À mon sens, une des notes plus faibles du roman se
trouve au niveau du manque de descriptions, car bien que l’auteur nous
transporte efficacement au pays du soleil levant dans une campagne montagneuse
qui ferait sans doute rêver tous lecteurs désireux de voyager en ces terres
ancestrales, le texte manque parfois de substance afin de faire vivre au
lecteur autant de frissons qu’un récit d’épouvante fantomatique le devrait.
L’auteur développe des personnages qui, s’ils sont
quelque peu minces, se révèlent sommes tout attachants et on se surprend
rapidement à vouloir en connaître plus sur leur sort. J’ai beaucoup aimé le
côté curieux de Koîshi, qui décide de sympathiser avec la jeune fille que
personne ne semble remarquer. Un élément m’a toutefois agacée pendant la lecture
et rendait le scénario à mon sens un peu moins crédible. À mes yeux, le
comportement des étudiants et des professeurs de la classe maudite n’a que peu
de cohérence avec le contexte tragique dans lequel ils évoluent. Pour des gens
qui côtoyaient la mort de proche (et souvent des morts horribles), ils ne me semblaient
pas assez inquiets et trop détachés. Si j’avais été à leur place, j’aurais sans
doute changé d’école! Ou à tout le moins, exprimer plus d’émotion au quotidien...
Au final, si je croyais avoir deviné la fin de ce
roman, je me suis retrouvée royalement surprise. Ce livre est assurément à
lire, ne serait-ce que pour profiter de son ambiance réussie et du plaisir que
procure son caractère de thriller d’épouvante qui nous pousse toujours à tenter
de deviner la fin. J’ai déjà hâte de lire la suite!
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